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JEANPIERRE BRAZS /


PERCE-VOIR UN LIEU Jean-Pierre Brazs et Agnès Prévost, 2019
un article de Pauline Lisowski dans TK-21 La revue, n°90, février 2019 >

Chaque être, chaque monde qui disparaît emporte avec lui ce qui n’a pas été dit. Les paroles non prononcées ont pourtant existé : retenues, enfouies, inavouables, ébauchées parfois en gestes modestes, générateurs de traces dérisoires sur l’épiderme des apparences.
Les recueillir oblige à voir des signes langagiers dans les écritures incertaines qui peuplent les murs ou les rochers parce qu’une main en a scarifié la peau. L’honnêteté oblige à considérer également que les lois physiques qui régissent les forces naturelles obligent les matériaux à se fissurer, se distordre, se disloquer, avant de parfois se rompre. Les lignes de fracture sont autant de signes qu’un imaginaire peut animer et déchiffrer.
C’est la raison pour laquelle, j’ai entrepris la collecte (sur des parois rocheuses, des murs ou des sols) de modestes "écritures" volontaires ou fortuites pour les décomposer en multiples fragments, persuadé qu’une langue y est à l’œuvre et qu’il suffirait d’y puiser des syllabes visuelles pour écrire la suite d’un récit ébauché: ce qui pourrait se nommer une survivance.
À ces récits visuels j’ai donné le nom de "DITS".
Jean-Pierre Brazs
20 12 18